POURQUOI TU CONTES ?

Rémy Cochen, qui anime une fois par mois nos ateliers, nous a demandé de réfléchir à cette question :
Pourquoi je conte ?
Rémy a fait une synthèse de nos réponses… la voici !
 
« …. ceux et celles qui le souhaitaient ont raconté leur Pourquoi.
Voici en vrac, ce qui s’est dit. J’espère ne trahir personne. N’hésitez pas à en rajouter. Le compte est ouvert et à chacun, chacune, d’y trouver son conte. »
 
Rémy
Je suis bavard, bavarde
Le conte est fascinant, il est mouvement
Pour garder un contact avec les enfants.
J’avais besoin d’un loisir où je pourrai m’exprimer sans grande contrainte matérielle et le conte tient dans la poche, alors…
J’ai un imaginaire riche
J’aime les mythes et les légendes
J’aime jouer avec les mots
Le conte m’enrichit
J’aime le partage
Le conte fait du lien
J’aime écrire
Le conte apporte plaisir et émerveillement et à mon tour j’ai du plaisir et je suis émerveillée
Pour dépasser ma timidité
Il est libérateur
C’est gratifiant
Au départ je pensais qu’il serait utile professionnellement
Le conte remonte à mon enfance
Le conte est amitié.
Le conte est universel
Le conte fait partie de la vie
Le conte parle du vrai et du semblant
J’ai été entraînée par des amis
J’aime le travail autour des contes
Il y a un lien entre les contes et les rêves
J’aime raconter aux enfants
Le contes est éducatif, initiatique. Il éveille
Le conte permet de rêver… 
Monique et Cecilia se sont amusées à répondre à deux voix, en jouant avec les mots. Pourkoi tu contes ?

Une image peut en cacher une autre – Exposition au Grand Palais à Paris

Une image peut en cacher une autre… ce n’est pas le titre d’un conte mais celui d’une exposition de peintures que j’ai eu le plaisir de découvrir.

Une  exposition pas comme les autres ; un moment  très convivial, pas de spectateurs figés et conventionnels que l’on trouve souvent dans les musées. Le contact est interactif et amusant entre les spectateurs "chercheurs de message caché dans le tableau". Ces œuvres à tiroir, à contre-sens, à plusieurs interprétations m’ont fait penser au conte. Les sujets évoluent dans des lieux étranges et parfois saugrenus. Il y a des peintres très connus : Arcimboldo nous  fait découvrir Flora, jeune fille aux joues de pommes bien rondes, elle se transforme en une corbeille de fruits si on la retourne. Dali superpose plusieurs images et nous invite à déchiffrer l’énigme de son tableau. Des caricatures  défient l’ordre établi par des sous entendus, des dessins  nous révèlent deux images selon la perception du vide ou du plein… C’est comme dans le conte où la trame et les éléments font un tout, comme dans le conte qui s’ouvre sur l’imaginaire de chacun et le fantastique. Voilà une exposition ludique et enchanteresse,  comme dans un conte.

 
Eloïse 
 
Exposition jusqu’au 06 07 09.

Chubichaï, programmation du Grand Théâtre  »hors les murs », au pôle enfance Elsa Triolet à Lorient

Spectacle pour tout-petits.
 
Une Yourte.
Une dame en tenue noire bordée d’un liseré rouge accueille le public et le place.
Sur l’estrade, une autre dame, même tenue, assise, malaxe de la glaise au rythme de ses onomatopées. La seconde dame la rejoint quand le public est installé.
Commence alors un magnifique spectacle sensoriel, ballet à 4 mains autour de boules de glaises qui prennent vie et racontent l’histoire de Chubichaï qui cherche sa maman.
Tout cela au rythme de voix magnifiques, sons, bruitages, silences.
Cerise sur le gâteau, chacun est reparti avec une petite boule de glaise, j’ai même vu des enfants la goûter !
 
Marie-Louise

NOTRE STAGE AVEC PÉPITO MATÉO

Le 21 février 2009, nous avons suivi un stage avec Pépito Matéo. Voici la galerie de portraits et les commentaires de quelques uns des particpants… 

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Anne-Marie et Christine
Nous nous sommes retrouvés, nous les 13 participants (conteurs de longue date ou débutants ) au stage animé par Pépito Matéo dans nos locaux habituels .
Il faisait froid : pas de chauffage ! Heureusement un petit café nous a réchauffés…et puis surtout, nous étions motivés et heureux d’être là, prêts à profiter au maximum de la présence de Pépito et de son enseignement…
Tout au long de la journée, nous avons fait beaucoup d’exercices pratiques associant voix, gestuelle, déplacements dans l’espace, mémoire…
Chacun notre tour nous avons conté ce que nous avions choisi : contes variés à partir desquels Pépito a pu nous faire réfléchir tant sur le fond, le sens, la symbolique, les enjeux, que sur la forme, les dialogues, les manières de commencer et terminer un conte…
Les commentaires ont enrichi le groupe et devraient permettre à chacun de progresser dans sa pratique du conte à son rythme…
Anne
Quel plaisir de travailler avec Pépito ! Ses remarques sont enrichissantes et tellement courtoises. Un vrai gentleman !
Alain
Des racontées de 10mn maxi par les stagiaires et intervention, propositions, explications de Pepito… et c’est là que je me suis aperçu de l’importance du stage…
Rémy
J’ai apprécié la simplicité de la relation avec Pépito et au sein du groupe.
Thierry
Un stage mené tambour battant par un Pépito aux yeux pétillant de malice.
Eloïse
J’ai apprécié… les remarques de Pépito au sujet des contes dits par les uns et les autres ; les remarques à chacun profitent à tous si on reste en contact avec son propre travail.
Monique
Une journée passe trop vite avec Pépito !
Marylise
Pour le premier stage conte auquel je participe, j’ai apprécié la simplicité de Pépito et la bonne humeur générale.
Cecilia
Je retiens les exercices sur les regards, la mise en espace… Je souhaite les avoir en tête pour chaque nouveau conte que je travaillerai. Merci Pépito !

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Dernier Rappel de Pépito Matéo, le 23 janvier 2009 au Strapontin à Pont-Scorff

Pour ses 60 ans, Pépito s’est offert et nous a offert une superbe leçon de philosophie sur la vieillesse ou plutôt sur la façon de bien vieillir. Faut-il, comme Gilgamesh dont il a réussi à glisser la légende dans son récit, rechercher l’immortalité ? Doit-on accepter de vivre comme certains résidants de maison de retraite, en ayant perdu toute personnalité, en subissant certaine forme de maltraitance ?

A travers sa quête, il réussit à évoquer certains souvenirs personnels, quelques-unes de ses luttes et de ses rencontres. On croit deviner quels seront ses choix, ses modèles. N’a-t-il pas un faible pour l’ami Pierrot, 99 ans,  entouré de tout ce qui a fait sa vie et qui a conservé toute sa verve ?

Côté verve, Pépito n’a rien perdu de celle à laquelle il nous a habitués. L’humour était bien présent aussi mais, est-ce parce que le sujet était grave, il m’a semblé que le débit était moins rapide et le fil du récit plus  facile à suivre.

Décor et mise en scène sobres ; texte, tour à tour, drôle ou émouvant ; jeu superbe.

Soirée à graver dans notre mémoire, du moins tant qu’elle fonctionne encore !!    

Anne

 

Quelques phrases à méditer :
Ici, un vieux qui meurt, c’est une télé qui reste allumée.
La grandeur de l’homme, c’est d’accepter d’être mortel.
Vieillir, c’est quitter la lumière pour apprivoiser l’ombre.

Gigi Bigot le 31 janvier à la médiathèque de Quéven

Je suis allée écouter Gigi Bigot le 31 janvier à la médiathèque de Quéven … on pourrait presque dire "chez Gigi" tellement ce qu'elle a donné était plein de simplicité et de sincérité.

Un fond de scène tout noir, et une p'tite dame aux cheveux gris et gilet rouge dans la lumière. Et voilà, c'est commencé !

Gigi ne savait pas ce qu'elle allait conter avant de commencer… et tout le long de la séance, on l'a sentie proche des gens, à notre écoute, attentive à nous donner les histoires qu'il nous fallait à ce moment-là. Bien sûr, on a souvent ri… Gigi a l'œil qui pétille et le verbe dynamique et frémissant.

J'ai été très très émue par ce beau conte merveilleux où un monstre dévore ses épouses l'une après l'autre, jusqu'à celle qui lui fait enlever sa peau de monstre pour mettre à jour son corps et son âme d'homme.

J'aime beaucoup le style de Gigi : des phrases courtes, bien rythmée et qui vont à l'essentiel. On a l'impression que les émotions nous touchent directement. Elle a conté aussi en gallo, le "patois" du pays de Redon. C'est drôle et tellement vrai !

C'est la deuxième fois que je vois Gigi sur scène. La première fois, c'était dans son spectacle "Peau d'âme", accompagnée de l'accordéoniste Michèle Burette. Les deux fois, j'ai ressenti la même émotion, un peu à fleur de peau, comme si Gigi m'emmenait marché sur un fil, un fil tendu de sensibilité.

                                                                                                                    Cecilia

Conférence de Michel Hindenoch le 9 janvier 2009 à Paris : Les Ravis

Le 9 janvier 2009, à Paris, Christine de l’asso On Conte Pour Vous de Champs sur Marne, Cecilia et moi, sommes allées écouter une conférence organisée par L’Âge d’or de France :

 Les Ravis – journal de bord de M. Hindenoch

Voici, en quelques notes, ce que j’en ai retenu :

Dans un spectacle de conteur, ce que les auditeurs voient et entendent n’est que la partie émergée d’un iceberg : ce qui conduit à une forme spectaculaire est rarement affaire de méthode, c’est un mûrissement lent et chaotique, un passage de l’ombre à la lumière…

Création d’un bouquet d’histoires : comment M.Hindenoch en est-il venu à créer un spectacle ?

Genèse de ce spectacle :
En 2003, problème pour les intermittents du spectacle ; manifs.  Quand on est dans l’action, on ne peut pas être dans la création.

M.H. a eu l’idée de passer par la métaphore pour évoquer ce problème pour lequel il se sentait engagé.

Décide de parler des ‘’bêtas’’ (c.à.d. des exclus, des perdants, des innocents, des simples).

Il a eu une révélation avec le ''ravi'' de la crèche. Petite explication sur ce mot. Michel Hindenoch nous conte l’histoire.
Le jour de la naissance de Jésus, un jeune homme arrive au village le dernier, passe devant tout le monde sans rien avoir à offrir puisqu’il ne sait pas ce qui se passe, et s’émerveille devant le nouveau né : ‘’oh, le bébé !’’  .C’est lui qui a eu le premier sourire de l’enfant; il est ‘’ravi’’  au sens de béatitude un peu niaise.

Donc, cette idée de bêtas, de ravis lui est venue sans calcul, il a eu la révélation que c’était ainsi qu’il pouvait aborder le problème plus large que celui des intermittents : le statut des exclus.

A partir de cela, il est allé à la recherche de contes avec des personnages ‘’bêtas’’.

Les contes choisis :

Jean la chance de Grimm (que l’on en trouve une version chez Andersen sous le nom : ‘’Ce que le vieux fait est bien fait’’)
Treize et le réveillé : Henri Pourrat
La sagesse d’Elise : Grimm
Frère Anselme (en quête d’éternité) 

Echange avec les conteurs (public)

La méthode, comment organise-t-il son bouquet de contes (sic) ?
M.H : est d’abord allé en résidence préparer son spectacle volontairement à Bégard, près de Saint-Brieuc où il y a un grand établissement pour les personnes ayant des problèmes mentaux.
C’est au cours de cette résidence qu’il ‘’calle’’ son, lumière et déplacements.

Comment choisit-il l’ordre des contes ?
Pour M.H., c’est comme un repas : il faut trouver l’entrée, le plat de résistance, les assaisonnements etc.

Quel risque prend-on avec les histoires ?
M.H. : Il faut prendre son temps, être humble, patient.

Quel est le rapport de ce spectacle avec le problème social évoqué au début ?
M.H. : rendre le bêta sympa; dans chaque histoire, il y a quelqu’un qui l’aime.
Le bêta est libre, donc subversif ; face à lui dans les histoires, il y a l’oppresseur.
Le bêta devient le héros digne d’amour.

Pourquoi les histoires choisies se passent-elles à la campagne ?
M.H. : c’est l’univers qu’il connait

Conclusion : pour M.H. le conte est une arme plus que la manif, avec ce désir que le monde change.

 

                                                                                                Monique
 

 

Légend’airs de John Molineux – le 15 novembre 2008 à Cléguer

Contes et musique : la musique se raconte 

John Molineux est d’abord luthier et musicien. Où vit-il ? Là-bas, dans les Monts D’Arrée !

Dans une longère de pierre à Cléguer, devant un public nombreux et attentif, le conteur-musicien nous emmène.

Décor : un mur de pierres sèches, un porte-manteau ou plutôt un porte-instruments de musique : violon et flûtes (il y a même un violon sabot fait par lui et une drôle de cornemuse !)

Il nous embarque dans la mythologie, avec Toth et Pan, puis, il part en Irlande et en Bretagne avec un Finn puis un Jean des pierres très "perso" ! Il me dit avoir eu cette idée pour Jean des pierres au Mont Gerbier des joncs où les lauzes chantent !

Dans ce spectacle musical, il y a beaucoup d’émotions .

Merci, John Molineux

Monique

Le montreur de marionnettes au Strapontin – Pont-Scorff – le 9 novembre 2008

 

Jean-Do Bazin et son accent lyonnais (il n'est pas fils de Guignol pour rien) installent le public d'enfants et de parents dans une salle de classe pour la durée d'"une année scolaire réduite à 40 minutes" pendant laquelle par "la magie de la pédagogie active", cet instituteur en blouse grise va faire manipuler ("on est de plus en plus manipulés de nos jours", glisse-t-il incidemment) ses écoliers d'un soir.

Il a prévu une mise en place très efficace et joyeuse, avec distribution à chacun d'un sac en toile contenant un biscuit et une marionnette déjà affublée d'un nom, Nono. Et après des jeux de doigts et de voix pour rappeler que le marionnettiste utilise sa voix et surtout ses mains, il va nous faire vivre la marionnette qu'il nous fait tirer du sac.

Voilà une démarche artistique d'une rare finesse car quel gamin n'aura pas envie de créer ses propres marionnettes, de les faire jouer, d'inventer des scénarios, de jouer avec sa voix ? Les vocations, c'est aussi simple, je veux dire savant, que ça.

Et les adultes ? Ils ne sont pas oubliés : il y a ici et là des allusions qu'ils saisiront comme : "Là, tu me fais un papillon transgénique" ou le très cynique "de nos jours, c'est vrai qu'il faut encourager la délation".

Un spectacle très élaboré et le conteur pour tout-petits en herbe ("en herbe" : lui, pas les tout-petits) engrange ces jeux de doigts. Oui, c'est un vrai montreur au sens d'instituteur. Au fait, en créole réunionnais, "instituteur" se disait autrefois le "lamontrèr".

Le montreur de marionnettes se produit mardi soir mais exclusivement pour adultes ; on allait justement en redemander.

 

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Les 10 ans de la Parolière, association de conteurs rémois, du 10 au 18 octobre 2008

Du 11 au 18 octobre 2008, l'association rémoise de conteurs amateurs "La Parolière" a fêté avec brio ses dix ans d'âge.

Nous avons réalisé 10 heures de contes (au moins!) dans 10 lieux différents dans notre bonne ville de Reims (51).

Les amateurs que nous sommes ont conté dans des lieux aussi divers que: la maison d'un habitant, un parc public (le soleil était avec nous ce jour-là), une école maternelle, un musée installé dans une ancienne abbaye comportant des collections allant de l'époque gallo-romaine (Reims s'appelait Durocortorum, à cette époque) jusqu'à la guerre de 1870, une médiathèque, une librairie-café, une Maison de Quartier.

Des conteurs professionnels, amis de La Parolière, ont également donné des spectacles: Corinne Chemin, Pascal Thétard et Pascal Salzard dans 3 salles différentes.

La clôture de cette semaine bien remplie s'est faite sous forme d'un cabaret-contes à la Maison de Quartier Le Ludoval, qui nous accueille gracieusement deux fois par mois pour nos ateliers-contes avec Pascal Thétard.

A ce cabaret, où étaient présentes une cinquantaine de personnes, furent tirés au sort les noms de ceux et celles qui voulaient conter (noms inscrits à l'arrivée sur des papiers placés dans un chapeau: la chéchia de Nasreddine).

Entre les plats préparés par Patricia et Martine sur des tables décorées aux couleurs de l'automne, nous avons pu apprécier les contes dits aussi bien par les professionnels que par les amateurs. En plus, nous avons eu la gracieuse participation d'un magicien : Hervé Pigny, ancien de "La Parolière", qui nous a bluffé avec des tours de close-up aux tables et des numéros d'illusion sur scène.

Cette manifestation, en gestation depuis le mois de janvier, nous laissera un souvenir agréable et fort ; elle a permis, de plus, à "La Parolière" de se faire connaître ou reconnaître: nous avons eu, à cette occasion, beaucoup de demandes d'adhésions de soutien.

Rendez-vous est pris pour "Nos 20 ans" … si nous sommes encore là!

Anne-Marie