Conférence de Michel Hindenoch le 9 janvier 2009 à Paris : Les Ravis

Le 9 janvier 2009, à Paris, Christine de l’asso On Conte Pour Vous de Champs sur Marne, Cecilia et moi, sommes allées écouter une conférence organisée par L’Âge d’or de France :

 Les Ravis – journal de bord de M. Hindenoch

Voici, en quelques notes, ce que j’en ai retenu :

Dans un spectacle de conteur, ce que les auditeurs voient et entendent n’est que la partie émergée d’un iceberg : ce qui conduit à une forme spectaculaire est rarement affaire de méthode, c’est un mûrissement lent et chaotique, un passage de l’ombre à la lumière…

Création d’un bouquet d’histoires : comment M.Hindenoch en est-il venu à créer un spectacle ?

Genèse de ce spectacle :
En 2003, problème pour les intermittents du spectacle ; manifs.  Quand on est dans l’action, on ne peut pas être dans la création.

M.H. a eu l’idée de passer par la métaphore pour évoquer ce problème pour lequel il se sentait engagé.

Décide de parler des ‘’bêtas’’ (c.à.d. des exclus, des perdants, des innocents, des simples).

Il a eu une révélation avec le ''ravi'' de la crèche. Petite explication sur ce mot. Michel Hindenoch nous conte l’histoire.
Le jour de la naissance de Jésus, un jeune homme arrive au village le dernier, passe devant tout le monde sans rien avoir à offrir puisqu’il ne sait pas ce qui se passe, et s’émerveille devant le nouveau né : ‘’oh, le bébé !’’  .C’est lui qui a eu le premier sourire de l’enfant; il est ‘’ravi’’  au sens de béatitude un peu niaise.

Donc, cette idée de bêtas, de ravis lui est venue sans calcul, il a eu la révélation que c’était ainsi qu’il pouvait aborder le problème plus large que celui des intermittents : le statut des exclus.

A partir de cela, il est allé à la recherche de contes avec des personnages ‘’bêtas’’.

Les contes choisis :

Jean la chance de Grimm (que l’on en trouve une version chez Andersen sous le nom : ‘’Ce que le vieux fait est bien fait’’)
Treize et le réveillé : Henri Pourrat
La sagesse d’Elise : Grimm
Frère Anselme (en quête d’éternité) 

Echange avec les conteurs (public)

La méthode, comment organise-t-il son bouquet de contes (sic) ?
M.H : est d’abord allé en résidence préparer son spectacle volontairement à Bégard, près de Saint-Brieuc où il y a un grand établissement pour les personnes ayant des problèmes mentaux.
C’est au cours de cette résidence qu’il ‘’calle’’ son, lumière et déplacements.

Comment choisit-il l’ordre des contes ?
Pour M.H., c’est comme un repas : il faut trouver l’entrée, le plat de résistance, les assaisonnements etc.

Quel risque prend-on avec les histoires ?
M.H. : Il faut prendre son temps, être humble, patient.

Quel est le rapport de ce spectacle avec le problème social évoqué au début ?
M.H. : rendre le bêta sympa; dans chaque histoire, il y a quelqu’un qui l’aime.
Le bêta est libre, donc subversif ; face à lui dans les histoires, il y a l’oppresseur.
Le bêta devient le héros digne d’amour.

Pourquoi les histoires choisies se passent-elles à la campagne ?
M.H. : c’est l’univers qu’il connait

Conclusion : pour M.H. le conte est une arme plus que la manif, avec ce désir que le monde change.

 

                                                                                                Monique