Heureux qui vit en Bretagne….

Par Claire, terrienne ardennaise.

Les jours s’allongent, le soleil chauffe moineaux et boutons de fleurs. Heureux qui vit en Bretagne et profite sans vergogne d’une flore précoce et multicolore. Mais d’où viennent donc toutes ces fleurs ?
Contes, légendes ou histoires vraies nous entrainent dans des senteurs acidulées, capiteuses, sucrées.
Une vieille légende roumaine raconte que lorsque tout  ce qui vit prit sa forme et sa dénomination définitive, seul l’homme fut mécontent car la terre lui semblait toute noire et déserte. Il sentait que quelque chose manquait pour que sa vie soit belle et heureuse. La fée aux fleurs apparut et, en entendant ses lamentations, lui dit :
Je vais couvrir la terre d’une parure originale qui sera à jamais ta consolation.
A un signe de sa baguette magique, des fleurs en grand nombre sortirent soudain de terre et vinrent se ranger les unes auprès des autres. La fée trempa alors sa plume magique dans les couleurs de l’arc-en-ciel et donna à chacune une coloration différente. Sa plume fit merveille et bientôt toute la terre se trouva couverte d’une multitude de fleurs de toutes sortes. (Extrait de 65 Légendes et Récits autour du monde)
A présent le doute n’est plus possible sur l’indispensable présence du petit peuple.

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Jérôme Aubineau (conte) et Basile Bahon (musique) – Même pas peur !

Le mercredi 22 décembre à la salle du Lain à Gestel (56)

Public nombreux et participatif !

Le conteur et le musicien sont en harmonie, le tout dans l'excellence !

Spectacle enlevé, mais on sent que les deux artistes prennent leur temps, et sont là, bien présents,  avec les spectateurs !

Il y a de la danse, des chansons qu'on a envie de reprendre en cœur.

Jérôme Aubineau nous sert une suite du petit chaperon rouge devenue à son tour grand mère, une sorcière Mochebouille, et une version truculente des trois petits cochons.

Les personnages anti-héros sont sympa et ''déjantés'', on les croirait sortis de dessins animés.

Le loup incarné par Jérôme Aubineau est vraiment comique !

Ces histoires sont destinées aux enfants, mais j'ai été prise au jeu et j'ai vraiment passé un super moment!

Merci à grand-mère chaperon rouge, à Mochebouille et aux trois poulettes !

Monique

Pour les curieux : www.jerome-aubineau.fr

 

L’ILIADE ET L’ODYSSÉE VOUS CONNAISSEZ ?

Oui, bien sur, allez vous me répondre ! On l’a étudié en 6ième… la guerre de Troie, Achille et Hector, Ulysse et le cyclope, Pénélope, Télémaque et tous les autres…

C’est vrai on s’en souvient…. un peu !

Qui pourrait vous donner envie de vous y replonger ? Amandine Poivre, conteuse de l’association de la  »barque de mots » à Paris.

Amandine est spécialiste de la mythologie, elle a écrit une thèse sur l’Iliade et l’Odyssée et préparé une conférence : Pourquoi lire l’Iliade et l’Odyssée aujourd’hui ?

Sa conférence est tout simplement passionnante !

Dimanche 5 décembre, nous avons organisé une causerie à domicile, chez l’une d’entre nous. Au programme : la conférence d’Amandine illustrée de quelques histoires mythologiques par les conteurs d’Il était une fois. Puis vin chaud, grignotage et papotage ! 

Cette causerie était ouverte à tous, intéressés par la mythologie ou non.

Pendant plus de deux heures, nous avons écouté Amandine nous raconter comment ont été écrit ces merveilleux récits, encore très actuels à notre époque.

Ils décrivent les comportements et les sentiments des Hommes car même s’ils sont aidés ou maltraités par des Dieux ils conservent toujours leur libre-arbitre !

Amandine nous a conté l’Iliade, nous a décrit les scènes de bataille mais aussi les moments de tendresse et d’apaisement nous montrant que l’Iliade n’est pas qu’un chant de guerre.

Elle nous a conté l’Odyssée, l’histoire d’Ulysse, un homme qui veut rentrer chez lui .  Ubn homme qui va vivre des aventures terribles et voir mourir ses compagnons les uns après les autres… un homme qui va aussi connaître des moments plutôt agréables dans les bras de Circé ou de Calypso : 7 ans quand même ! Ces 7 années qui vont laisser le temps à son fils Télémaque de grandir, de devenir un homme et d’aider son père quand il sera de retour à Ithaque…

Je ne vous en dirai pas plus…. Faites comme moi regardez dans votre bibliothèque et replongez-vous dans votre livre resté sur l’étagère où dans un carton depuis vos 12 ans…

Anne-Marie

 

Blanche Neige et les sept nains

Citons quelques passages de Blanche Neige version des frères Grimm :

"Blanche-Neige grandissait peu à peu et devenait toujours plus belle;

et quand elle eut sept ans, elle était belle comme le jour et bien plus belle que la reine elle même."

"Les maîtres du logis ne rentrèrent chez eux que lorsqu'il faisait déjà nuit noire, et c'étaient les sept nains qui piochent et creusent les montagnes pour trouver les filons de minerais"

La symbolique du chiffre 7

Le 7 est considéré comme un chiffre magique. 7 signifie l’équilibre, l’accord, la perfection.

7 indique aussi le sens d'un changement après un cycle accompli, un renouvellement positif.

Nombre universel, on le retrouve dans de nombreux domaines : Les 7 planètes, les 7 merveilles du monde, les 7 notes de musique, les 7 péchés capitaux, le chandelier à 7 branches, les jours de la semaine…

La stylisation du 7 représente une faux, symbole de mort.

LE CHIFFRE 7 DANS LES CONTES

7 voyages de Simbad le marin Les mille et une nuits

7 fées marraines – La Belle au bois dormant – Charles Perrault)

Le loup et les sept chevreaux

7 ans, l'âge du Petit Poucet, 7 nombre de sa fratrie et le nombre de filles de l'Ogre

7 mouches attrapées par la tapette du petit tailleur  – Le vaillant petit tailleur – les frères Grimm

Un petit jeu ? A vous de trouver d'autres contes avec le chiffre 7 !!!

 

pomme

 

 

 

Sorcière, « Bruxa » en gallois; « Groach » en breton armoricain

                                                                       par Claire

Un conte traditionnel d’Ecosse : les sorcières de Delnabo

"A son apparition, la Sorcière n'a ni père, ni mère, ni fils, ni époux, ni famille. C'est un monstre venu d'on ne sait où. Qui oserait s'en approcher grand Dieu ! Où est-elle ? Aux lieux impossibles ! Dans la forêt des ronces, sur la lande. Qui le croira pourtant ? C'est une femme encore."
Jules Michelet, La Sorcière

Vers le milieu du XVe siècle, en Occident, on brûle des femmes. Les sorcières fiancées du diable vont au Sabbat, jettent des sorts, sèment maladie et mort… Pendant deux siècles, des milliers d'entre elles sont traquées, dénoncées, torturées et brûlées. Ce n'est qu'à la fin du XVIIe siècle que les bûchers s’apaisent. Les personnes les plus suspectées de sorcellerie sont les femmes, vieilles ou isolées, et en général pauvres. En effet, jusqu'au XVIIe siècle, la femme fait peur. Les médecins en connaissent très peu le métabolisme, les théologiens les voient comme des êtres inconstants à garder sous la perpétuelle surveillance du père ou du mari. Elles ne deviennent autonomes qu'une fois veuves, autonomie rimant avec isolation. On les soupçonne alors de vouloir se venger de leur sort.

 

Noiro

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Festival de Chiny en Belgique – 10-11-12 juillet 2010

Province du Luxembourg

Il est 19h30, ce dimanche 12 juillet quand je prends le chemin du retour sous 30° à l’ombre.
Je laisse derrière moi, marché du livre, d’instruments de musique, troubadours de tous poils et conteurs à la voix tonitruante.

Le festival du conte de Chiny s’achève et croyez–le ou ne le croyez pas mais j’ai vu et entendu des histoires qui font rire, qui mettent l’eau aux yeux, des histoires à l’envers, des histoires qui parlent de vous, de moi…

Samedi, j’ai arpenté les rues et dans les coins, dans les milieux, des conteurs aux prises avec la création du monde, captaient les oreilles.

Sous le grand chêne, Michelle tente de profiter des petits plaisirs de la vie : une bière fraîche, Orval de préférence, Pierrot, sous le bras, et… "plus belle la vie". Mais le voisin apporte une poule alors… Le lendemain, générique mais c’est le voisin du voisin "parai qu’on mange bien chez vous !" alors… Le lendemain, générique, et le voisin du voisin du voisin vient se faire consoler, sa femme l’a quitté ! Alors… La conteuse est une jolie fille et sa Michelle  conviviale ; peut-être que ce soir, j’irai dîner chez elles…

Près des anciennes écoles un théâtre de marionnettes à l’ancienne : c’est Pinocchio… Je m’installe. Le marionnettiste est habile, et la troupe danse une polka endiablée quand soudain Pinocchio saute sur scène et raconte… Même le farfadet qui pédalait pour que tourne le manège installé à proximité, a suspendu son geste pour mieux écouter.

Dimanche, j’ai bravé les 40° des salles pour redécouvrir un petit Chaperon rouge pas très comme il faut, amateur de viande crue et de sang ! "Pue la Salope, c’est ta grand-mère que tu manges !" Et puis je suis allée me mettre au frais sous le grand noyer. En l’air deux conteuses en rappel. Une version très moderne de Jack et le haricot magique, ponctuée d’accordéon diatonique et puis une petite perle : l’arbre généreux.

Jean, écolier de 8 ans rend visite à l’arbre à chaque étape de sa vie. Il s’abrite dans l’enfance à sous sa ramure, use de ses pommes pour faire de l’argent, travaille ses branches pour construire une maison, taille dans son tronc une pirogue. Au soir de sa vie, Jean retourne voir son arbre dont il ne reste qu’une souche. Elle l’invite à s’asseoir et tous deux attendent leur temps.
Et bien croyez moi ou ne me croyez pas, mais c’était beau à pleurer !

Si d’aventures, vous rencontrez Sophie Clerfay et Régine Galle, n’hésitez pas ! Allez écouter bruire les feuilles de leurs arbres.

L’été est un temps fort pour les festivals, alors où que vous ayez arrêté vos oreilles, j’espère que vous les avez rapportées aussi pleines et enthousiastes que les miennes !

                                                                                                                   Claire

La terre est bleue comme une orange…

                                                                               par Claire
  
La terre est bleue comme une orange disait Eluard et il a fallu quelques millénaires pour qu’elle tourne autour de son axe !
La Terre, planète Terre, planète bleue ou encore Monde, autant d’expressions pour évoquer une même réalité, une même personnalité.
A l’origine Gaïa,  une déesse  identifiée à la '"Terre-Mère". Ancêtre maternelle des races divines,  elle enfante de nombreux monstres. Issue du chaos, elle unit tout sur la planète, unissant les
Océans et les isolant du feu du magma.

La naissance de la terre chez les Amérindiens est affaire de marche…

Au début, il n’y avait que de l’eau. Il a bien fallu trouver des animaux pour plonger vers le fond afin de ramener à la surface un peu de terre. Beaucoup périrent noyé en tentant la chose. Mais finalement il s’en trouve toujours un pour réussir, et voilà l’origine du monde, une toute petite île faite d’un minimum de boue ramenée du fond des abîmes liquides par un animal héroïque.
Puis, par les moyens de la danse, de la marche et de la course, chacun des êtres vivants, des lièvres aux humains, ont depuis eu la charge d’agrandir le domaine puisque c’est en marchant la terre que la terre s’étend.
Voilà pourquoi le lièvre sautille nerveusement, pourquoi le loup marche pendant dix ans, voilà pourquoi les humains sont capables de marcher si longtemps. Pour le nomade, marcher c’est faire la terre.

 

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Rencontre de conteurs : trompe-oreilles, tong-twisters

La rencontre de conteurs a été l’occasion de nombreux échanges. Nous avons mis en commun  des pétites, des « trompe-oreilles » qui peuvent se transformer en « tong-twisters »

Agate – woodchuck :
 

How much wood would a woodchuck chuck
If a woodchuck could chuck wood?
He would chuck as much wood as a woodchuck could chuck.
If a woodchuck could chuck wood.

(Michael Forman’s « Nursery Rhymes »)
 
Claudine –  Betty Botter :
 

Betty Botter bought some butter,
But, she said, the butter’s bitter;
If I put it in my batter
It will make my batter bitter,
But a bit of better butter
Will make my batter better.
So she bought a bit of butter
Better than her bitter butter,
And she put it in her battr
And the batter was not bitter.
So ’twas better Betty Botter

Bought a bit of better butter.

 
Clare, un autre, très connu en GB :
 

Peter Piper picked a peck of pickled pepper;
A peck of pickled pepper Peter Piper picked.
If Peter Piper picked a peck of pickled pepper,
Where’s the peck of pickled pepper Peter Piper picked?

 

Cécilia : en voici un en italien… il faut rouler les « r » !!!
 

Trentatrè trentini entrarono a trento tutti e trentatrè trotterellando.
 
(33 trentins entrèrent à Trente, tous les 33 en trottinant.)

Rémy :  un autre dans une autre langue:

C’whec’h merc’h gwerc’h
gant c’hwec’h sac’had kerc’h
war c’hwec’h marc’h kalloc’h
ha c’hwec’h manac’h war o lec’h

 

De l’eau, de l’eau rien que de l’eau, de l’eau de là-haut

Par Claire 

L’eau est un élément familier; elle unit le ciel et la terre – eau de pluie, eau de mer, les eaux agitées signifient le mal, le désordre.
La pluie est la semence d’Ouranos qui féconde la terre; cette eau est l’eau masculine. L’eau première, l’eau naissante de la terre est féminine.
L’eau évoque la fontaine, le lavoir – lieux de mystère et de sociabilité, le pont – symbole d’unité entre deux rives.

L’eau se caractérise par sa multiplicité; elle est sacrée, purificatrice et curative.
En Bretagne, dans le village de Plouaret, la chapelle est édifiée sur un dolmen sous lequel coule une source qui a des vertus curatives, grâce aux bienfaits des 7 saints qui permettent de soigner 7 maladies.
Mais l’eau est aussi bonne pour tous : elle rend jeune ou redonne la jeunesse, elle permet aussi de maigrir (pub des eaux minérales).
Enfin l’eau est un des éléments constitutifs du Yin et du Yang. Ce n’est pas l’eau qui est Yin mais l’humide, symbolisé par les grottes, les marais, la femme et la lune.

C. Pinka Estès dans Femmes qui courent avec les loups analyse une des tâches données par Baba Yaga (Vassilissa la sage). L’héroïne doit faire la lessive de la sorcière. Par ce geste simple, redonner de la tenue à des vêtements, la jeune fille renouvelle et vivifie ses idées, ses valeurs, sa personnalité et ses désirs.

L’eau, un des 4 éléments 
Les Celtes utilisaient différents moyens pour faire disparaître les dépouilles humaines. Par exemple, le corps était enfoui dans un tronc et celui-ci livré à la rivière. Cette coutume mêle le culte de l’arbre (élément permettant de passer de la terre au ciel) et le culte de la rivière (don du corps à l’eau – mise à l’eau de la dépouille d’Arthur qui sera ensuite enflammée).
Les Egyptiens et les Indiens font naviguer aussi leurs morts sur le Nil ou les noient dans le Gange.
Les civilisations construites autour de l’eau, assimilent la notion de voyage à la mort : ''partir loin sur le fleuve ou la mer, c’est mourir un peu''. L’eau est donc ici un moyen de transport dangereux, maléfique (Ulysse, les sirènes naufrageuses) à la différence de la terre féconde.

 

Fontaine de Cornely, territoire de Belz (56)

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GIGI BIGOT CHEZ LES CONTEURS D’IL ÉTAIT UNE FOIS…

La conteuse Gigi Bigot a animé les 5 et 6 février 2010 un stage pour neuf des conteurs confirmés d’il était une fois… sur le thème du visuel.

Elle nous a rappelé la nécessité de donner à voir à nos auditoires les scènes que nous évoquons et pour cela de donner des images (puisées dans nos lectures, nos rêves, notre imaginaire et les conversations captées), en évitant autant que possible l’affectif et l’informatif. Par exemple, en rejetant « elle était en colère » ou « le roi était triste » et en donnant à voir cette colère ou cette tristesse. Des exercices en commun permettaient de produire justement ces images qui « parlent ». Et ces exercices nous ont surpris par notre capacité soudain stimulée à créer des scènes, à trouver les mots qui donneraient libre cours à l’imaginaire de nos auditeurs.

Faut-il dire que ces heures si enrichissantes se sont déroulées dans la bonne humeur mais aussi la surprise : mais si, nous avons un imaginaire riche et les mots pour l’exprimer étaient soudain plus beaux ! Sûr que ces conseils vont passablement renouveler notre façon de conter, de produire du sens et des images.

Et qu’avant de conter devant des oreilles attentives, nous aurons tes mots en mémoire, merci Gigi.
                                                                                                                                 yann-fañch