Un stage organisé en partenariat avec le Strapontin les 20 et 21 octobre 2012.
Marien Tillet conte depuis une quinzaine d’années. Il crée des spectacles aux propos singuliers, essentiels, en questionnant l’irruption de l’imaginaire dans le réel.
Il donne des conseils sur l’écriture orale :
– Pour passer d’un récit de vie à une nouvelle fantastique sont introduits des éléments de peur, des éléments fantastiques, puis une explication rationnelle arrive et le fantastique revient de telle sorte qu’on reste sur de l’inexpliqué..
– Il ne faut pas se laisser envahir par l’émotion mais plutôt la tenir à distance. «Si l’émotion est prise en charge par le conteur, elle ne sera pas prise en charge par le public».
– La gestuelle doit faire comprendre ce qui va se passer. Mais si le geste est une illustration de la parole, il n’y a plus de place pour l’imaginaire du spectateur. Évoquer permet de créer un espace qui sollicite l’imagination du public. Il faut voir si un décalage ne serait pas porteur
– Les images stéréotypées comme «tranchant comme une lame de rasoir» nuisent. Décrire les symptômes de la peur, ne pas l’annoncer. Les images que l’on offre au public doivent se construire peu à peu. Donc se donner le temps et surtout ne pas fournir une image toute faite. La peur doit laisser des traces.
La thématique de la bascule selon Marien :
– Même le fort débit peut lasser, il faut donc laisser place à des silences. Il faut s’auto-surprendre avec un changement de rythme. Et ainsi surprendre le public, le gagner, le rendre complice. Mais savoir que ça ne fonctionnera pas toujours. Donc faire des essais, c’est ça le travail. L’exercice a été difficile, passionnant. Un grand moment !
– Exercices : changer de tonalité en passant d’une dalle à l’autre du plateau, conter en se donnant des règles (tonalité, rythme) qui nous mettent en danger. Par exemple, dire de façon souriante des faits sinistres. Essayer de ne pas regarder le public.
S’’il y a progression ou simple évolution, il n’y a pas rupture («bascule»), le conteur risque de perdre son public . La bascule est essentielle.
Sylviane et Yann Fañch