Du temps où les oiseaux parlaient

roitelet huppé

Du temps où les oiseaux parlaient…

La grive musicienne philosophe : « Qui suis-je, qui suis-je… Où vais-je, où vais-je, où vais-je… » 

Le roitelet huppé est réaliste :« Tout petit, tout petit… je suis. »

Roitelet huppé (Regulus regulus) « Regulus regulus0 ». Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons

 

Le pigeon ramier : «Paye la goutte… tonton ! Paye la goutte…tonton !»
Le pigeon mâle dit : «Orrrtense…coues-tu ? Orrrtense…coues-tu ?»
(Ortense couves-tu ?)

et la femelle répond : « i coue, icoue !» (je couve)

 

 Plus coquin, la tourterelle mâle dit :«Veux-tu que j’te trrrrrrousse ? Veux-tu que j’te trrrrrrousse ?» Et celle-ci de répondre : «Trrrrrrousse ! Trrrrrrousse !»

 

Hirondelle rustiqueLes hirondelles revenant de migration :
« sont-i toujour vivants les vius é lès vièlles d’ici ? sont-i toujour vivants les vius é les vièlles d’ici ? » (Sont-ils toujours vivants les vieux et les vieilles d’ici ?)

 

Hirondelle rustique « Landsvale » par I, Malene. Sous licence CC BY 2.5 via Wikimedia Commons 

 

Le corbeau qui regarde un petit oiseau manger un ver en croassant : « est-y gras, est-y gras » et la réponse de l’oiseau « y’a qu’la piau, y’a qu’la piau »

 

Deux petites histoires :

Un fermier est très pauvre et ne peut pas payer ses dettes.
La caille des blés : « paye tes dettes !, paye tes dettes !…»
La perdrix « paiera-t-y paiera-t-y ? »
L’oie dit « j’paierons, j’paierons »
Le canard  «  kan kan kan kan kan kan »
et le mouton « jaméééé »

 

L’Alouette monte dans le ciel chantant à tue-tête, avant de se laisser tomber comme une pierre :
«O n’a l’Bon-Diu qui m’tire au cius, o n’a l’Bon-Diu qui m’tire au cius…»
(Il y a le Bon-Dieu qui me m’attire aux cieux)
Dans le ciel, elle fait une promesse : «P’tit Jésus j’jurè pu, p’tit Jésus j’jurè pu…»
(Petit Jésus, je ne dirai plus de gros mots)
Une promesse qu’elle ne pourra jamais tenir. Elle dit en descendant : «É marde marde marde marde marde » (Et merde,merde, merde…)

Puis recommence…

 Et au fait qui dit « Coupe-li le cou, coupe-li le cou!! » ?

Sylviane

 

Ces mimologismes sont tirés des documents suivants :

 – L’alouette droit dans les cieux, étude d’un mimologisme par Daniel Giraudon
http://danielgiraudon.weebly.com/uploads/3/1/6/3/3163761/mimo_de_lalouette-mlanges_le_duc.pdf

– Chasses de Mazerolle s http://mazerolles.free.fr/html/autres.html

– Aucèls Contes et mimologismes par Géraldine ASENSIO
http://fr.calameo.com/books/000420953a5a069985add

– Dans le Limousin : Jean-François Vignaud est mimologue :
http://www.franceinter.fr/emission-un-bol-de-nature-imiter-le-chant-des-oiseaux
http://www.franceinter.fr/emission-un-bol-de-nature-dialoguer-avec-les-oiseaux-22

– une conférence de l’Université Paris Diderot sur le Mimologisme
http://www.univ-paris-diderot.fr/Mediatheque/spip.php?article379

– Langages sifflés. Actes du colloque des 26, 27 et 28 novembre 1993 à Albi. GEMP/La Talvera cité dans http://www.lamediatheque.be/dec/oiseaux/notes.php

– Gilles Mourgaud « Le chant des oiseaux raconte des histoires »Ouest France Angers – 18 Septembre 2012
  http://www.ouest-france.fr/le-chant-des-oiseaux-raconte-des-histoires-1257398

– Du coq à l’âne de Daniel Giraudon chez Etats De Bretagne
http://danielgiraudon.weebly.com/du-coq-agrave-lacircne.html

– Translinguisme par expression : Cocorico sur Wikibooks
http://fr.wikibooks.org/wiki/Translinguisme/Par_expression/Cocorico

 

« Gretel et Hansel » au Strapontin

Notre coup de Coeur : « Gretel et Hansel » au Strapontin

 

Vendredi 6 février, spectacle au Strapontin : « Gretel et Hansel ».

Gretel et Hansel au StrapontinBizarre, bizarre…… ce conte ne s’appelle-t-il pas « Hansel et Grethel » ?

Hé bien oui, s’il est écrit par les frères Grimm mais ce soir, nous assistons à la représentation d’une version revisitée par Suzanne Lebeau et Gervais Gaudreault, fondateurs de la compagnie de théâtre Le Carrousel à Montréal.

Sur scène, il y a pour seul décor, un cercle de chaises hautes d’enfants faites pour des adultes. Entrent deux personnages : un garçon, une fille. Nous comprenons très vite que la fille, Gretel, la grande sœur d’Hansel n’est pas contente du tout d’avoir un petit frère qui vient perturber sa vie, un petit frère qui l’oblige à être R.A.I.S.O.N.N.A.B.L.E, qui lui vole le peu de nourriture que leur mère lui a laissé en ces temps de vaches maigres. Cette partie du conte se déroule au centre du cercle qui représente le cocon familial.

Puis vient la disette et la décision des parents d’abandonner leurs enfants dans la forêt.

Le rythme s’accélère, les chaises sont renversées les unes sur les autres entravant le chemin des enfants à travers ce bois. Gretel commence à endosser son rôle de grande sœur. Elle rassure Hansel, lui promet qu’ils vont retrouver leur maison.

Mais lorsqu’ils arrivent chez la sorcière, la dualité amour-haine pour son petit frère ressurgit. Va-t-elle le pousser dans le four de la sorcière ou le sauver ?

Le jeu des acteurs est extraordinaire, débordant d’énergie. Le texte est puissant. Malgré un décor épuré nous sommes avec eux dans leur maisonnette, au milieu de ce bois effrayant, chez cette horrible sorcière. Nous vibrons des mêmes sentiments que les acteurs.

Ce vendredi 6 février fut une excellente soirée !

 

Claire