Stage avec Lucien Gourong le 6 avril 2011 à Auray

Lucien Gourong a animé un stage au Spoum, le 6 avril 2011.

J’y ai participé, voilà ce que j’en ai retenu.
 
''Ni tout à fait à l’intérieur, ni tout à fait à l’extérieur, le conteur est tout cela à la fois. Il est libre de tout, uniquement prisonnier du déroulement du récit''

Raconter est difficile, car l’histoire ne nous appartient pas, elle ne fait pas partie de notre passé. L’appropriation de l’histoire passe donc par notre propre passé (lieux connus, images de notre propre environnement). Dans les trois premières minutes du conte, plus il y a d’éléments de sa propre culture, de son propre passé, plus cela fonctionne et l’auditoire adhère. Le public doit percevoir la propre empreinte du conteur dans l’histoire.
''Toute narration est une marque originale faite sur le présent. Elle est redevable d’une tradition et d’une réactualisation. Il y a donc nécessité d’un conteur qui donne une forme à la structure narrative''
C. Valentin ; Histoire des contes chez Fayard
Le public se concentre sur le récit ; pour cela le conteur doit éviter de gesticuler. Le débit du conteur facilite la compréhension de l’histoire, la précision et la concision sont donc nécessaires. Ces dernières induisent des moments de silence. Ces silences permettent des changements de rythme, différents phrasés à la diction.
Le public ne doit pas avoir de doute quant au statut du conteur. Le conteur n’est pas un comédien ; il est le narrateur qui s’implique dans l’histoire. L’émotion des personnages évoqués s’entend dans la voix. Le travail sur les images facilite la coloration du récit. Tout comme la voix, le corps laisse aussi son empreinte et la justesse de l’intention fait du narrateur, un conteur.
Avant de conter, il est indispensable de se rendre disponible ; emmagasiner l’énergie et lâcher prise. Pas d’obstacles entre le conteur et le public (éviter les chaises vides du 1er rang). L’espace de communication est à la taille du conteur et n’est pas subi.
Dans la relation conteur/public, le conteur va chercher les gens. Son regard s’adresse à 7 personnes environ mais couvre l’ensemble de l’assistance. (A chaque coin extérieur premier et dernier rang, milieu premier et dernier rang et milieu rang du milieu)
Le conteur partage la parole avec tous ceux qui le souhaitent. Il transmet la mémoire et la tradition en les réactualisant. La liberté de transformer les écrits et de se les approprier avec ses propres mots permet au conteur d’accéder à un fonds sans limite. Son répertoire peut donc inclure différents types de contes et de récits. L’organisation est thématique.
 

Le passage à l’oralité nécessite diverses étapes de réécriture orale et écrite. Les qualités de l’oralité sont simplicité, précision, efficacité ; la recherche du mot juste s’impose donc.

Claire

Les 1001 nuits

Il était une fois les mille et une nuits…

Par Claire

Genèse
"Et l’aube chassant la nuit, Shéhérazade dut interrompre son récit."
C’est grâce à cette petite phrase que Shéhérazade réussit à se maintenir en vie face au roi Shâhriyâr qui la menace de mort. 
Celui-ci, trompé par sa première femme s’est juré d’épouser une vierge chaque soir et de la tuer au matin.  Shéhérazade fille du vizir, épouse le roi. Chaque soir, elle raconte une histoire au roi. Shéhérazade, ne terminant jamais ses récits avant le lever du jour, réussit donc, par la ruse, à éviter la mort, la curiosité de ce dernier étant aiguisée.  Au bout de mille et une nuits, le roi gracie Shéhérazade qui lui a donné une descendance.
L’histoire de Shéhérazade permet d’emboiter des contes qui n’ont aucun lien entre eux. La particularité du recueil repose dans le fait que les contes s’enchâssent. Cette méthode permet à Shéhérazade de prolonger le récit et d’échapper à la mort.

Les différents types de contes :
– contes de ruse
– histoires merveilleuses
– aventures amoureuses
– épopées
– anecdotes

Les personnages

– la femme, être perfide, mais loin d’être idiote. Cultivée, elle peut posséder des pouvoirs magiques. 
– l’homme, souvent prince ou riche marchand, est le héros de chacune des histoires
– les génies, maléfiques ou bénéfiques

Les thèmes
– tromperie ou trahison de la femme
– aventure et voyage
– magie
– religion. 

Les mille et une nuits sont donc un ouvrage multiple et varié où chaque conteur peut trouver son bonheur.
La difficulté réside principalement dans le choix des traductions de ce texte millénaire. Parfois le style nous semble lourd ou ampoulé, mais ces textes méritent que l’on se casse un peu les dents dessus pour mettre à nu toute leur originalité et leur poésie.
Voilà pourquoi, nous avons choisi de travailler en atelier quelques contes de ce monument de littérature arabe qui répond à notre désir de curiosité, d’ouverture à l’universalité des contes.

J’ai pu réaliser cette brève présentation grâce au travail de Vincent Demers
(http://pages.infinit.net/vdemers/nuits.html).
De plus, sur le site de la bibliothèque nationale, vous pourrez trouver d’autres informations sur les illustrations des Milles et une nuits à travers le temps.
(http://expositions.bnf.fr/livrarab/gros_plan/mille/mille_1.htm)